Comment surmonter son handicap à travers l'artistique.
Il y a quelques années maintenant, un membre du personnel du foyer propose à un petit groupe de résidents d'animer, un atelier théâtre avec un ami à lui. Ce projet m'intéresse, c'est alors que je fais parti de cette aventure. Cette activité a lieu une fois par semaine : le lundi, avec Sergio l'ami de Bruno.
Nous allons dans une salle pas très loin du foyer. Cela, me plait dans la mesure où j'ai l'impression de participer à un atelier avec mes amis, en dehors de l'établissement.
En ce temps-là, ce fut pour moi une nouvelle expérience ainsi que pour mes camarades. C'est avant tout un moment de détente comme l'atelier peinture auquel que je participe.
C'est à travers ces instants que je retrouve confiance en moi. J'ai une grande chance, car par moment j'arrive à oublier mon handicap, c'est pour moi une forme de thérapie. Je me rappelle un des premiers spectacles que nous avons présentés devant un public.
Une des scènes de cette représentation se passe dans un wagon : nous ne sommes que des personnes handicapées, et tout à coup rentre une personne perdue.
Elle regarde autour d'elle, je commence à lui demander d'où elle vient. L'homme me répond de la zonzon, alors un peu étonné je lui demande la signification de ce mot : la prison, si tu préfères, dit-il. A cette époque, je trouve cette représentation sympa, mais avec les années qui passent j'ai un peu changer ma façon de voir les choses même si c'est du théâtre.
Cela représentait un peu trop à mes yeux la réalité, parce que aujourd'hui on voit fréquemment des personnes handicapées voyager seules dans un wagon avec les personnes valides. Ces premiers ateliers de théâtre, avec Sergio, commencèrent il y a dix ans et durèrent cinq ans.
Par la suite, il y a eu plusieurs animateurs, comme Sylvie, Christophe, Edwige et maintenant Corinne. Corinne ne fait pas partie de l'équipe du foyer comme Sergio au début de cette activité.
Corinne vient tous les quinze jours pour animer l'atelier avec Sarah et Violaine, qui se succédèrent aux ateliers théâtre. Nous commençons, cette année, avec Corinne, la séance par de la relaxation ; au début de cet exercice, l'animatrice met une musique et nous demande d'essayer de penser à quelque chose de précis ; exemple, d'imaginer que nous sommes dans un pays imaginaire.
Ce travail de concentration, n'est pas toujours facile pour moi, et pour le groupe ; j'arrive, quand même, pendant quelques minutes, à suivre le fil de ma pensée ; cela fait partie de mon plaisir.
L'exercice dure environ vingt minutes, ensuite nous passons aux improvisations.
Généralement, Corinne nous donne un thème sur lequel nous devons improviser, je trouve cela très enrichissant d'avoir la possibilité de sortir un court instant de mon corps d'handicapé.
Mais néanmoins je supporte assez bien mon handicap, c'est à travers le théâtre que je suis plus fort que lui. Il y a quelques mois, maintenant nous avons donné une représentation théâtrale. Comme tout le monde, le jour J j'ai la peur au ventre ainsi que mes amis. Mais je suis fier d'avoir accompli ce travail. Pour moi, cette activité est très importante dans le sens où j'oublie mon handicap.
Cette pièce est sur le thème : les couleurs de notre départ, nous nous sommes servi de différentes improvisations sur les voyages que nous avions travaillées durant l' année. Au début de l'année nous avons choisi de travailler tous ensemble sur ce thème. Il a aussi un atelier
Art Plastique auquel je participe une fois par semaine, depuis de nombreuses années. Cette atelier est animée par une personne extérieur a l'établissement comme Corinne. Je réalise des tableaux en peinture, souvent cela représente des paysages maritimes.
Mais par rapport au théâtre, je suis obligé de me concentrer davantage, à cause de mon athétose. L'athétose est un facteur qu'on trouve généralement chez la personne I.M.C. comme moi. Mes mouvements sont incontrôlés dû à ce facteur qu'on appelle l'athétose.
C'est pour cela que je dois faire plus attention à contrôler mes geste pour ne pas dépasser les lignes du dessin.
Au début, de cette activité je travaillais à l'aide de pochoirs que Chantal « animatrice » découpait dans du carton pour que ça soit plus rigide, c'est plus facile pour moi.
Cette méthode me permettait ne pas trop dépasser, c'est ainsi que j'ai pus réaliser mes premiers tableaux dont le bateau que vous pouvez voir sur ce site.
Quelques années plus tard, je dis à Chantal que j'avais envie d'essayer de faire le même tableau sans pochoirs, cela fut une réussite pour moi et pour Chantal.
Une fois de plus, j'ai pu faire face à mon handicap, j'étais fier de ce travail accompli.
Pour moi, les activités artistiques, sont très importantes pour mon bien-être.
Je trouve que, pour une personne ayant un handicap, d'avoir la possibilité de réaliser quelque chose de personnel, est très valorisant. Et aussi, c'est un moment privilégié pour la personne d'être avec quelqu'un du personnel qui s'occupe de vous ; cela nous rappelle « l'instinct maternel ».